Le massage tantrique en cabinet, qu'est-ce que c'est ? partie 1
Le premier massage - Harmonisant – découverte du plaisir sensoriel
Le mental va progressivement abandonner la condition de nudité pour se concentrer sur la conception des sensations. L’esprit va lâcher la gêne et s’axer sur ce qu’il ressent, stimulations nerveuses au niveau de la peau qui vont générer des hormones de bien-être et détente, satiété, qui font qu’être nu est une évidence.
La nudité devient un état de fait, complétement hors propos car tellement présente qu’elle en devient l’absente de la discussion, et le message central est la sensation !
Les différentes profondeurs de toucher vont permettre de pénétrer la peau, la chair, les sens, pour conduire le mental à l’intérieur du corps sans qu’il puisse chercher à contrôler ou comprendre mais juste à accepter et suivre les mouvements.
Ces sensations physiques ou émotionnelles peuvent relever des blocages, des barrages qui vont s’exprimer simplement par réconciliation de l’image mentale et de la sensation physique.
La réunification du corps et de l’esprit.
L’autorisation de vivre cette image mentale de son propre corps, imparfait, pas assez beau pour être montré, complexé, trop gros, plein de boutons, pas assez musclé, peau rugueuse et blablabla, trop souvent jugé et rejeté depuis si longtemps, au point qu’on ne s’était pas autorisé à se laisser ainsi toucher.
Alors l’appel, une voix au plus profond de soi crie au secours et quelqu’un arrive, sans intention aucune et nous touche, sans même vouloir initier quoi que ce soit, sans attendre en retour. Juste ce fait là, de « se faire toucher », permet la recomposition de cette image mentale, permet de voir son corps d’une autre façon, libre, différent de celui que l’on voit dans le miroir.
C’est n’est plus une projection visuelle mais une projection sensorielle, on peut redessiner son corps en fonction de ce que l’on a ressenti et pas imaginé, de ce que l’on a expérimenté. C’est une réconciliation psychique de son identité corporelle. Sans érotisme, sans sexualité, c’est un massage sensationnel, un voyage sensoriel. S’autoriser à re-sentir.
Peu importe ce que l’esprit a comme image déformée du corps : ventre qui pend, seins qui tombent, chair flasque etc, la normalité n’existe pas quand il s’agit de corps. Ils sont juste parfaits tels qu’ils sont à l’instant présent.
Ce massage permet donc de redessiner son corps en
fonction de la réalité de l’expérience présente, une nouvelle image sensationnelle du corps.
L’abandon des croyances et des complexes est le premier pas vers la nudité. Laisser tomber les conventions corporelles, ne plus se préoccuper de comment le corps doit se comporter, ni à quoi il devrait ressembler. S’autoriser à ne pas juger
Effectivement on ne contrôle pas les réactions du corps, les hommes autant que les femmes, car on ne maitrise pas la réponse aux stimuli. Plaisir, courant d’air, chatouille, érection, tétons et c’est bon signe !
Notre corps fonctionne ! Quand ces réactions sont placées hors de tout propos, toute croyance et qu’elles sont accueillies sans jugement, sans besoin d’être reconnues, sans intention ni bonnes ni mauvaises, elles peuvent juste se faire. Le corps peut réagir tel qu’il le souhaite vraiment, il en a l’espace et peut lâcher les cristallisations. C’est l’intelligence corporelle. S’autoriser à recevoir.
Le corps émet juste ce qu’il ressent et le mental va en accepter le sens inné.
Ce premier massage est aussi un apprentissage à recevoir ! S’autoriser à recevoir, de la douceur, de l’attention, de l’amour, s’offrir un moment pour soi. C’est l’aspect essentiel du massage, personne ne force le patient à venir ! Recevoir sans donner en retour, sans attentes car on sait que l’on ne vient pas chercher des sensations fortes ou de l’érotisme (l’excitation est une construction mentale), c’est un besoin d’être à nu, fondamental, essentiel et simple. Souvent on est présent pour les autres, pour les satisfaire, pour faire bien, être parfait etc, mais là on s’abandonne à un voyage et on ne doit rien (sauf le prix de la séance !), rien penser, rien donner, juste être. Et oui, recevoir est un challenge ! c’est aussi se sentir émérite, avoir le droit de se faire toucher, le droit de s’autoriser de l’amour, de demander ca à autrui sans engagement ni pression, sans implication, le droit de s’abandonner à la douceur et le droit de revenir à son corps pendant 2 heures.
Ahhh la douceur, quelle oubliée celle là ! et la lenteur ?!? Pareil ! Pourtant c’est le souffle du corps !
Dans une société où tout va si vite, performance et réussite ne répondent qu’à un mental qui protège notre partie la plus tendre. S’autoriser de la douceur et de la lenteur, c’est revenir à Soi.
Libérer la notion de plaisir pour que le massage soit d’autant plus agréable, faire la paix avec le plaisir, comment on l’exprime, le vit, on le perçoit, on se l’imagine et on se le dessine. C’est le corps qui va transcender et sublimer le plaisir. C’est important de le redéfinir. Sexuel, sensuel, tendre, ludique, fou, électrique, gustatif, olfactif, auditif, tactile etc…
Lorsqu’on masse une nuque par exemple, l’être s’autorise à s’abandonner à la douceur et à plonger dans les émotions pour faire la paix avec sa propre rigidité et exigence. S’autoriser le plaisir
Pourtant le plaisir, depuis tout petit, on le cherche partout ! Il est tellement tabou, enrobé de multiples croyances moeurs et coutumes, de bienséances sociales qui deviennent des barreaux de prison…et notre plaisir, la quête d’un bonheur promis mais éphémère.
Lors du massage tantrique, il y aura cette reconnexion, cette autorisation psychique tout d’un coup accordé au plaisir. Le cadre volontairement sécure qui ne dépasse pas la sensualité permet à la psyché d’éprouver du plaisir en se faisant masser un orteil ou un genou…sans arrière-pensée ni autre culpabilisation. S’autoriser la sensualité.
Voilà ce à quoi l’on peut s’attendre au 1er massage, une réconciliation entre corps-douceur-plaisir.
Du coté émotionnel, le corps a bien sûr traversé des épreuves, vécu des aventures, des peurs, des chocs, retenu des émotions, brimé des sensations. Il est rare de rencontrer des gens qui ont pu exprimer librement leur corps, la bienséance nous en prévient…
Par conséquent, certaines parties du corps sont par convention sociale déjà freinés mais les expériences de vies traumatisantes s’inscrivent par-dessus. Quand on entre dans une sphère de sécurité pour s’abandonner en relation de confiance avec le thérapeute qui n’ira rien bousculer, rien provoquer, ni déplacer avec intention (bonne ou mauvaise), les réactions physique (spasme tensions émotions) sont bienvenues et le corps peut relâcher les tensions. S’autoriser à déposer, c’est le bon endroit.
Les traumas du corps sont divers et il ne s’agit pas que de violences évidentes. Les accouchements, la soumission, les troubles identitaires, etc. À tout moment on se force soi-même pour répondre à un besoin qui n’est pas le nôtre et qui peut nous mettre en porte-à-faux. Pour les femmes, rien que le fait de mettre un tampon est un trauma au niveau vaginal. Pour les hommes, s’identifier à leur sexe peut devenir un trauma…ces empreintes, qui semblent pourtant être devenues des coutumes, se déposent et génère des tensions, des lésions, des barrages. Elles se libèrent heureusement grâce à la douceur et à la lenteur au moment opportun.
Quand le corps a compris que cet espace était soutenant pour lui, pour s’exprimer, tel qu’il a envie de le faire, ni jugé, ni rejeté, ni blessé, ni même interprété, il s’en donne à corps joie. C’est alors qu’une guérison peut s’opérer. Sans forcément le conscientiser, sans y porter un sens, ni mots, le corps peut lâcher et peut se réconcilier avec lui-même, se rapatrier. Tout ce qui était morcelé, divisé, déchiré, a la place de se consolider, de se recomposer. S’autoriser à guérir.
C’est un massage du corps entier, sur table, nu ou en slip selon l’aisance avec sa propre nudité. On va explorer les sensations du corps, donner de l’attention à chaque partie du corps sans en valoriser une plus qu’une autre, avec un moindre contact avec le masseur et rendre à la psyché une image entière du corps.
Le massage succinct des parties génitales, en fonction des ressentis de chacun.
Les parties intimes seront massées plus ou moins en profondeur, au fur et à mesure de l’aisance de la personne et de la confiance entre masseur-massé. Cela vient progressivement, peut-être après plusieurs massages, au fur et à mesure de son lâcher prise et du confort personnel, de son état et de sa relation avec le plaisir. C’est une aventure unique, la vôtre.
Ce premier massage est donc le premier pas vers l’autorisation du plaisir sensoriel, celui de l’expérience du corps, sans passer par les plaisirs les plus courus.